Transport de marchandises en Europe

Transporteur routier européen

Le transport routier de marchandises en Europe : quelles perspectives pour un secteur florissant ?


Sur les trente dernières années, le transport routier de marchandises (TRM) européen n’a cessé de croître. Durant la même période, il y a eu de nombreux efforts de recherche et des investissements visant à créer une nouvelle génération de systèmes de transport afin de satisfaire divers objectifs.

Au fil des réformes et malgré les améliorations, les objectifs sont restés les mêmes : une productivité accrue des entreprises, une maîtrise de la congestion, une meilleure sécurité, la maîtrise des coûts, etc. Quelle est la part de marché, mais aussi les défis et les perspectives de ce secteur qui contribue largement au PIB français ?


Le transport routier de marchandises : un secteur à forte valeur ajoutée


L'article 91 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE) prévoit la création d’un marché du transport routier libéralisé en y ouvrant l'accès sous certaines conditions. L’objectif central de cette résolution était de supprimer toutes les restrictions fondées sur la nationalité des transporteurs ou par le fait qu'ils sont situés dans un État membre autre que celui où le service est fourni.

En 2017, 675 milliards de tonnes-kilomètres de marchandises ont transité au total dans les pays de l'Union européenne. Parmi les pays européens qui se sont imposés dans le secteur du transport routier de marchandises, on distingue l'Allemagne étant le premier à transporter environ 290 millions de tonnes de marchandises par an.

Le deuxième est la France avec 201 millions de tonnes. Le transport routier de marchandises est évalué à 322,3 milliards de tonnes-kilomètres parcourues en France métropolitaine en 2019. Les tendances sont à la hausse depuis.

En France, l’essor du secteur se justifie par sa libéralisation et sa flexibilité accrue par rapport aux transports ferroviaire, maritime et aérien. Il a également bénéficié de nombreuses réformes, dont celles portant sur la simplification des conditions d’accès à la profession.

Par ailleurs, créer son entreprise de transport avec la capacité de transport est l’une des procédures les plus simples qu’il est donné de constater. Si vous envisagez de faire sillonner vos camions sur les routes de France et d'Europe, vous devrez détenir cette attestation de capacité professionnelle. Vous pourrez vous aussi tirer parti d’un secteur particulièrement florissant.

De fait, en une dizaine d’années, la productivité du secteur a augmenté de 75 %, et l’emploi y est passé de 161 000 à 327 000 salariés. Il gagne même des parts de marché sur d’autres secteurs comme le transport ferroviaire. Le secteur reste largement dominé par le transport routier de marchandises et de produits agricoles.


Un secteur nettement plébiscité par les clients


En Europe, les expéditeurs de marchandises préfèrent largement l’option du camion pour la distribution de leurs produits. Et ceci, malgré les programmes communautaires coûteux et la pléthore de subventions incitant à se servir de la voie du fret ferroviaire, maritime et fluvial.

De nombreux particuliers et professionnels sont reconnaissants des avantages comparatifs par rapport à d'autres moyens. On peut citer entre autres la flexibilité, la rapidité, la fiabilité de la livraison des produits et la réduction des coûts ; en particulier lorsqu'il s'agit de distances inférieures à 1 000 kilomètres.


Quels sont les défis du marché du transport routier en Europe ?


Les défis de ce secteur sont divers et variés. Ils ont trait à :

La pénurie de main-d’œuvre qualifiée : Ceci est aggravé par un désintérêt pour le métier de conducteur et le vieillissement des professionnels de ce métier. En Allemagne par exemple, environ 40% des chauffeurs routiers seront admis à la retraite d’ici 2027 ;

L’incertitude provoquée par le Brexit : elle pourrait entraîner l’intensification des procédures douanières, des coûts supplémentaires, des délais d’attente plus importants ainsi que des réductions de stocks ;

La digitalisation du secteur : renforcer la numérisation des procédures en remettant les acteurs au centre (exploitants, chauffeurs, acheteurs). Cela est facilité par la multiplication des nouvelles solutions de mobilité, les solutions de planification avec l’IA ou encore la multiplication des interactions entre offre et demande ;

La réduction du coût social et économique causé par les imprévus tels que les accidents, les émissions de gaz à effet de serre, la pollution de l'air et le bruit ;

La veille pour le bon entretien et la durabilité des infrastructures qui doivent être également développés dans de nombreux pays de l’Union ;

Dans le même temps, des questions plus insistantes se posent sur l'empreinte environnementale, qu’il s'agisse des polluants dans l’air ou de l’eau. Sur ce volet, l’Union européenne prévoit d’ici 2030, un objectif de réduction de 30% de CO2 sur le continent.

Cependant, des enquêtes de l’UE ont confirmé que les régimes communautaires de subvention destinés à détourner les marchandises du fret vers les trains et les navires pour réduire la pollution et protéger l’environnement n’ont pas donné les résultats escomptés. La question paraît complexe et inextricable, car toute marchandise serait de toute façon transportée par camion jusqu'au train ou au bateau.


Quelles perspectives sur un marché en perpétuelle mutation ?


La pandémie de coronavirus a eu un impact énorme sur le secteur à travers notamment un écroulement des volumes transportés. La Commission européenne et les États membres ont cependant pris des mesures pour atténuer l’impact de la pandémie sur le secteur afin d’assurer la poursuite de la circulation rapide des marchandises dans l’Union.

Cela comprend l’allègement des protocoles sanitaires pour le transport des articles essentiels tels que la nourriture et les fournitures médicales. Il a été également proposé aux États membres de l'Union de soutenir les opérations de fret aérien pendant la crise sanitaire à travers la promotion d’une nouvelle directive sur le maintien des flux de transport essentiels.

Pour l’avenir, des mesures logistiques doivent être envisagées pour maintenir et accroître la compétitivité européenne conformément à l'agenda de Lisbonne renouvelé sur la croissance des emplois.

Les leviers de croissance ont notamment trait à la transition énergétique, la digitalisation des procédures, le renforcement et la restauration du réseau routier dans certains pays ou encore le renforcement de la compétitivité de nombreuses entreprises dans un contexte de mondialisation accrue. Enfin, les décideurs politiques doivent améliorer les systèmes de gouvernance afin d’associer les entreprises directement concernées dans le déploiement de solutions de mobilité innovantes.


Share by: